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« C'que tu peux être garce quand tu t'y mets. » avec Svern.
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Mer 12 Déc - 23:11



C'QUE TU PEUX ÊTRE GARCE QUAND TU T'Y METS...
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Putain mais ferme ta gueule quoi. C'était mot pour mot ce que j'étais en train de dire à ma boss... mais du côté noir de la barrière que formait mes lèvres. Ouai parce que si j'ouvre le portail, c'est : Pôle Emploi, les Restos du Coeur et compagnie. C'était Svern qui allait me péter son câble car je ne pourrais pas payer ma part de loyer ni celle de nombreuses factures qui attendaient de se renouveler indéfiniment, genre tu peux bien t'occuper elles prolifèrent encore plus vite que les cafards. C'était le sourire satisfait de ces mormons qui me servaient de parents qui ne manqueraient pas de me rappeler qu'ils m'avaient prévenu. C'était l'autre imbécile encore qui allait se foutre de ma gueule, sans m'épargner, sans me préserver d'une humiliation qui me lattait franchement déjà bien assez. Ouai non valait mieux que je me la ferme. Et puis de toute façon, j'savais bien que jamais la nouvelle ne serait parvenue à qui que ce soit puisque j'aurais probablement fait le saut de l'ange dans cette immonde et dégueulasse de Seine, pour rejoindre les poissons mutants qui s'y trouvaient et les cadavres qui y macéraient depuis Dieu seul sait quand. Je la regardais sans vraiment la voir, de toute façon sa face de Donatella mal botoxée me donnait envie de gerber du coup c'était très rare les fois où j'osais poser mon regard sur elle. Le trou béant d'insignifiance qui lui servait de bouche concéda enfin à se sceller, signe que je pouvais enfin m'échapper de la maison de l'horreur. Que dis-je, de l'antre du diable lui-même.

Ah non, en fait l'enfer c'était dehors. Des fois Paris, tu peux vite confondre avec l'Alaska ou la Sibérie, la neige en moins. Rassemblant le peu de courage qui me restait, j'enfonçai le cou dans le col de ma veste et fonçai avec la détermination d'une amazone jusqu'à la bouche de métro à deux ou trois rues de là ne manquant bien évidemment pas de me faire lapider parce que j'appelais des cristaux de vent. Ouai, le vent chez moi c'était solide. J'veux dire, toujours je me recevais des trucs en pleine tronche, soit il s'agissaient de cristaux de vent, soit en fait je me faisais lapider sans le savoir par des gens et des pierres invisibles. Je sais que parfois je suis la dernière des connes, mais là, moi j'étais persuadée que c'était l'oeuvre de cristaux, ou rocs ça dépendait des jours, de vent. Je m'engouffrai dans le goulot du métro et sans une seconde de répit, j'étais assénée par cette odeur particulièrement infâme que seuls les souterrains parisiens semblaient connaître. A mon p'tit air du métro ! Et Madame de son vison emmitouflée qui me lance un regard dédaigneux mais d'un air... grimaceux ! Alors que moi je me glisse avec l'aisance d'un phoque mal mouillé, tandis que les portes se referment tout juste sur mon ombre. Parce que oui, moi j'étais de ce genre de rebelles qui n'en a rien à foutre du signal sonore. Et non Madame, ne vous permettez pas de me juger, car vison ou non, vous prenez le train vert comme tout le monde. Quand la bourgeoisie fait en fait partie de la populace. Je vous présente ainsi mes mollards les plus distingués. Heure de pointe. La connasse, elle ne m'a lâché qu'à dix-neuf heures. Putain. Me voilà regrettant le jour de ma naissance pendant une vingtaine de minutes coincée entre Mr Patate et Mr Hype. J'en profitais pour dévisager la société, spectacle comique mais limite morbide par moment (genre deux gosses qui se mouchent dans le même mouchoir). Entre le pep show et le téléfilm de série B tout droit sorti d'Un jour une histoire, je me retrouvais plus que soulagée de descendre du train de la mine. Enfin, oui le métro plus généralement.

Je faisais bien vite de remonter à l'appartement que je partageais depuis peu avec Svern. Svern, il y a tellement à dire sur lui. J'vais pas trop me laisser aller sur ce terrain là, autrement à la Chandeleur on n'y sera encore. La blondasse, ma blondie, que je l'appelle, enfin des fois que ça ne lui plaise pas j'évite d'abuser de ces petits sobriquets. Bref Svern, il était de ces rares mecs genre limite plus bonne que toi quoi. Avec ses cheveux là... Rageant. Je claquai la porte un peu plus violemment que nécessaire au vu des circonstances, mais c'était en quelque sorte ma signature, une vieille habitude que j'avais pris quand j'étais plus jeune. Sans prendre la peine de me débarrasser ni de ma veste ni de mes chaussures, je visai un paquet de cigarettes qui avait été abandonné sur le meuble à l'entrée. Et bingo les amis, je me saisissais de la dernière clope que je fourrais entre mes lèvres consentant finalement à rejoindre le salon. Un bordel sans nom, ni mots d'ailleurs. Welcome to Trashland, mon p'tit air de mon chez moi. Je souris en laissant tomber mon sac sur le canapé et en m'emparant d'un briquet qui traînait par là. Ce n'est qu'après deux ou trois taffes que je m'écriais : « Je suis rentrée ! » J'ignorai totalement si le norvégien était présent ou pas.


Spoiler:
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Ven 14 Déc - 21:57

La journée n'avait pas été des plus difficiles dans la maison d'édition où Svern travaillait. Arrivé à dix heures comme une fleur, il avait passé sa journée plongé dans un polar norvégien qu'on lui avait demandé de traduire d'urgence. Pas étonnant qu'un tel livre soit un succès dans toute l'Europe, Svern était tellement absorbé par les aventures des personnages qu'il ne se rendit compte du temps passé seulement quand l'obscurité se fit trop intense pour qu'il puisse lire sans lumière. Avec affolement, il regarda sa montre, il était à peine dix sept heures trente et, c'est à cet instant précis que son ventre lança un cri de désespoir. Svern en avait presque oublié la faim qui le tiraillait depuis l'après-midi. Le vent faisait rage dehors et il hésita à partir. L'office était maintenant presque vide, ne restait que quelques acharnés pendus au téléphone. Il serait sans doute mieux à son appartement, bien chauffé. Un sourire apparut sur son visage lorsqu'il pensa à son nouveau logement, qu'il occupait depuis peu. Plutôt habitué à squatter chez des potes ou a habiter dans des appartements miteux avec des colocations à plusieurs, Svern avait l'impression d'avoir trouvé une petit perle parisienne. Certes, ce n'était pas là un hôtel particulier, mais il était plutôt spacieux, mais surtout, il avait trouvé la colocataire de rêve. Enfin une fille qui ne le harcelait pas pour qu'il range, fasse la cuisine, le ménage ou n'importe quelles autres tâches ménagères auxquelles on ne l'avait jamais habitué. Une sorte d'âme sœur, même si l'appartement était plus dégueulasse qu'autre chose. Le choix fut vite fait, autant être en bonne compagnie que de rester ici une minute de plus. Il attrapa sa mallette où il rangea minutieusement le manuscrit du livre et le gros paquet de feuilles noircies par son écriture fines. Il essaya tant bien que mal d'organiser sa mallette, mais il savait très bien qu'une fois arrivé à l'appartement, tout ça ne serait qu’un amas de feuille en désordre. Il soupira avant d'éteindre la lumière de son bureau, se précipitant dans le froid glaciale de la nuit.

Le vent fouetta son visage, faisant virevolter ses cheveux blonds tout autour de lui alors que le bus tardait à arriver. Le circulation parisienne, comme à son habitude, était bloqué et, à force de klaxon et d'insulte, son bus parvint à se frayer un chemin jusqu'à son arrêt. Svern préférait le métro, mais il n'y avait aucune ligne directe ou quasi directe pour retourner chez lui, et puis le bus n'était pas si mal. Toujours autant de monde, mais moins de clochards, de gens bizarre ou de SDF. Le trajet est cours et Svern n'a pas le temps de laisser son regard s'accrocher au paysage qu'il devait déjà descendre. Son ventre à l'agonie le poussa d'abord à prendre la direction du fast-food le plus proche plutôt que celui de son appartement. Oui, Svern était faible, mais surtout, le frigo devait être vide. Depuis que plus personne ne lui faisait à manger comme une petite maman, comme ses anciens colocataires, il mangeait comme un porc mais, disons le, c'était pour lui un pur bonheur, il était jeune, à moitié fauché et obligé de mal bouffer. La vie d'un jeune parisien. Il plaqua le sac chaud sous sa veste avant de ressortir braver le froid, se dirigeant maintenant à sa destination finale : son chez lui bien chauffé. La porte était fermé, Callie n'allait sûrement pas rentrer avant une bonne demie heure, il décida alors de mettre le domac dans le four et prendre une douche pour se débarrasser de l'odeur grasse du fast-food. L'eau brûlante détendit ses muscles et il oublia enfin sa journée et le livre qui l'avait épuisé en lui demandant toute son attention. Le norvégien finit par se relâcher, oubliant jusqu'au mauvais temps hivernal parisien. Il ne prêta pas attention au bruit de porte sec qui signalait l'entrée de sa colocataire, mais, en éteignant l'eau brûlante, put entendre la voix douce de Calliopée, « Je suis rentrée ! » hurla-t-elle depuis le salon. Passant une main vif dans ces cheveux, ou aucun nœud n'était présent, le norvégien passa une serviette autour de sa taille avant de sortir de la salle embuée.

« Ça tombe bien, moi aussi ! » dit-il, tout en passant devant la jeune fille qui fumait une clope. Une de ses clopes. Tout en faisant une petite moue, Svern ne s'arrêta pas et fonça directement dans sa chambre pour essayer de s'habiller. Il ne se voyait pas déambuler à moitié nu devant la jeune femme. Enfin, pas encore. Il avait bon espoir de garder cet appartement et faisait quelques efforts pour être vivable. Il attrapa lui aussi une clope dans sa chambre, l'alluma avant de retourner dans le son. « Je sais pas si t'as fin, j'ai acheté un peu de bouffe. » dit-il, avant de sortir les sandwiches et le frites du four, attrapant au passage une bouteille de soda dans le frigo avant de rejoindre Calliopée sur le canapé et de poser la nourriture sur la table basse. Il croqua avidement dans son sandwich, espérant que cela calmerait son estomac qui criait encore famine avant d'aviser sa colocataire. Elle avait l'air fatiguée. « Mauvaise journée ? » dit-il, en prenait un air concerné, en dévisageant la jeune fille.
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Dim 16 Déc - 2:41



C'QUE TU PEUX ÊTRE GARCE QUAND TU T'Y METS...
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Alors que je venais tout juste de signaler à voix haute que j'étais enfin de retour. Je me laissai tomber dans le canapé, calant ma clope entre mes deux lèvres (instant très glamour, je sais), je me mis en quête de retirer mes H. Faut pas croire que la masse de thunes ou quoi que ce soit, mais grâce à mon boulot j'avais souvent de bons avantages. Et là, pas besoin de me connaître par coeur pour savoir que je ne refusai jamais rien tant que ça pouvait m'apporter. Enfin, faut pas faire genre quoi. On te propose, normal tu prends. En plus, c'était - en partie - grâce à ça que je pouvais m'offrir le loyer de cet appartement. J'veux dire, si je ne dépense pas tout en fringues et en sorties comme j'avais toujours eu l'habitude de faire, j'pouvais les placer ailleurs ça voulait dire. Enfin, j'dis ça, quand même, je n'en étais pas à squatter et à crécher chez les potes ni rien mais bon, le placard de bonne bien que ça signe l'émancipation et tout le tintouin, ça allait une semaine tranquille mais moi, moi j'avais besoin de plus. Sans oublier la nouvelle collocation avec Svern, c'était la perfection. Bon hormis le fait qu'on battait sans aucun doute des records de crasse, fallait savoir qu'on était pas vraiment des fées du logis, enfin moi surtout. J'étais plus du genre à tout laisser traîner, genre mes bottines que je venais lâchement d'abandonner... Et rien qu'à regarder la pièce, même d'un rapide coup d'oeil, on pouvait trouver d'autres exemples : ma brosse à dents qui se prélassait dans ma tasse de café vide que j'avais avalé en bouldé ce matin, ma brosse à cheveux qui se reposait gentiment devant la télévision, on se demandait juste pourquoi, mais parfaitement normal. Et plus tard, je péterais sûrement mon câble parce que je ne saurais plus où je l'ai foutu. Bref, une vraie joie de m'avoir pour colocataire. Bon quand même, je tiens à souligner le fait que je faisais pas mal d'efforts, certes il y avait mon pyjam' d'il y a trois jours roulé en boule sur le canapé mais s'il vous plaît, constatons juste le fait qu'il n'y a aucune trace de sous-vêtements féminins, ouai je ne les laissais prendre l'air que dans ma chambre et ça, croyez-moi quand je vous dis que c'est quelque chose.

Svern finit enfin par montrer le bout de son nez, simplement enroulé d'une serviette à la taille, il ne fallait pas être Sherlock Holmes pour deviner qu'il sortait de la salle de bain. « Ça tombe bien, moi aussi ! » Un léger sourire commençait à s'étirer mon visage alors que je relâchais la fumée par la bouche. Je ne pris pas la peine de relever la 'tenue' dans laquelle il m'accueillait, non que ça me gêne ou autre, mais je partais du principe qu'à moins que je ne lui tapâsse trop sur les nerfs ou que je commette l'irréparable, carrément, je ferais bien de m'habituer dès maintenant à ce genre de spectacle. Bref, disons que j'étais assez contente de le voir, vu que ce matin je n'avais pas eu la chance de le croiser. Non sans blague, faut dire que levée dès six heures et demie, il y avait peu de chance à vrai dire. « Sisi, coïncidence de dingue t'as vu ?! » Je plaisantais vaguement, en le laissant aller se mettre quelque chose sur le dos. Loin de moi l'envie qu'il ne chope une pneumonie ou autre chose du genre. Ouai, j'avais mes tendances hypocondriaques mais ça, c'était encore une autre histoire. Je terminais ma clope, enfin celle de Svern plutôt je dirais à la vue de la tête qu'il avait tirée et du regard lancé en passant, enfin ça, c'est lui qui devrait s'y habituer dès maintenant, et me dirigeai vers le réfrigérateur dans la cuisine car j'avais une dalle de morfale, en mode je n'avais rien avalé de la journée à part mon café de ce matin. Ma boss, cette sagouine, juste avant ma pause déjeuner avait eu la fausse bonne idée de m'envoyer à l'autre bout de la ville tel un coursier (que je n'étais absolument pas pourtant) afin de récupérer l'article d'une pigiste. Le genre de pigiste, bobo-amish qui ne connaissait pas les mots ordinateurs, internet et mail. Et hop ! envolé loin, loin le déjeuner. Là, je m'abstiendrais de préciser que le dit frigo était complètement vide, à ma plus grande peine.

Svern revenait finalement et ce qu'il me dit me donna tout juste envie de remercier le Seigneur tout là-haut. « Je sais pas si t'as faim, j'ai acheté un peu de bouffe. » Ma réponse claqua immédiatement pleine de reconnaissance, si si, je jure. « Oh putain, mon Dieu comme tu gères ! » Oui, j'accueillais véritablement la nouvelle avec grâce et piété. Si je n'étais pas déjà au courant du fait qu'il travaillait comme interprète, je l'aurais sûrement qualifié de mentaliste tellement ça tombait à pic. Alors qu'il sortait le sac du célèbre fast-food du four ainsi qu'une bouteille de soda, j'allais nous chercher deux verres propres avant de revenir m'asseoir à ses côtés. « Mauvaise journée ? » Après avoir adopté une pose en tailleur sur le canapé, je me penchais pour attraper une petite poignée de frites en haussant les épaules à sa question. « Comme d'hab', j'ai fait photocopies sur photocopies, des litres et des litres de café, des kilomètres dans la boîte. Ah ! Et aussi un petit tour dans le 11ème. » ce qui aurait pu être parfaitement normal si je ne bossais pas dans le huitième en fait. « Bref, très passionnant. » Je fis en roulant exagérément des yeux. J'enfournais sans remords les quelques frites bien grasses dans ma bouche, bénissant intérieurement le petit Jésus, si c'était lui bien entendu, d'avoir mis le McDo sur cette terre. « Et toi alors ? » Je retournai la question à Svern, le scrutant à mon tour quelques temps histoire de déceler sur son visage s'il avait passé une bonne journée ou au contraire. En voilà un qui sentait bon tiens. Big fail.

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